DÉFINITION

L’arthrose est une affection chronique très courante qui touche l’ensemble d’une articulation. Elle touche principalement les mains, les genoux, les hanches et la colonne vertébrale.
L’arthrose du genou est aussi appelée la gonarthrose.

Elle se caractérise par l’usure du cartilage avec souvent une atteinte associée des ménisques. Le cartilage est un tissu souple qui recouvre les extrémités des os, facilitant ainsi leur mouvement fluide et sans douleur. Avec la dégradation du cartilage, les os du fémur et du tibia peuvent frotter directement les uns contre les autres.
Cette pathologie touche plus fréquemment les femmes que les hommes.

Rhumatisme ou arthrose : quelle est la différence ?
Les rhumatismes englobent un large éventail de plus de 200 maladies touchant les articulations, les muscles et les os.
L’arthrose est une de ces maladies, touchant le cartilage des articulations.

LES CAUSES DE L'ARTHROSE : GÉNÉTIQUE OU HÉRÉDITAIRE ?

L’arthrose découle d’une combinaison de facteurs de risque :
– Le vieillissement est le principal contributeur, rendant les articulations plus susceptibles à l’usure avec le temps.
– L’excès de poids exerce une pression supplémentaire sur les articulations portantes, comme les genoux et les hanches.
– Une activité physique intense ou la pratique de sports exigeant des mouvements répétitifs.
– Des conditions anatomiques particulières, telles que des anomalies de développement des articulations, modifient la manière dont les charges sont réparties sur le cartilage et favorisent l’apparition de l’arthrose. On peut donner comme exemple de genu valgum ou genou en X.
– Les traumatismes articulaires, comme les fractures ou les lésions ligamentaires, peuvent endommager directement le cartilage ou modifier l’alignement articulaire.

La composante génétique joue également un rôle non négligeable dans la prédisposition à l’arthrose. Des études ont montré que les personnes ayant des antécédents familiaux d’arthrose présentent un risque accru de développer la maladie.

LES SYMPTÔMES DE L'ARTHROSE

Les symptômes de l’arthrose se manifestent principalement par des douleurs au niveau des articulations touchées. Ces douleurs s’intensifient lors des mouvements et peuvent s’apaiser au repos.

La raideur articulaire est un autre signe fréquent, particulièrement notable au réveil ou après de longues périodes sans activité, rendant les premiers pas ou mouvements difficiles et douloureux. Cette raideur tend généralement à diminuer avec le mouvement au fil de la journée.

Au fur et à mesure que l’arthrose progresse, les personnes affectées peuvent remarquer une réduction de leur amplitude de mouvement dans les articulations concernées. Cela limite leur capacité à effectuer des tâches quotidiennes. Ce déclin fonctionnel peut impacter significativement la qualité de vie.

Dans certains cas, les articulations peuvent également présenter des signes d’inflammation, tels qu’un gonflement, une sensation de chaleur et une rougeur de la peau. Ces symptômes inflammatoires sont souvent le résultat de l’accumulation de liquide synovial dans le genou, une réponse du corps à l’usure du cartilage.

Il est aussi possible d’observer des changements visibles dans la forme des articulations. Particulièrement dans les cas avancés d’arthrose, on observe une déformation de la jambe pouvant retentir sur la hanche et la cheville.

Au fil de l’évolution de l’arthrose, les personnes atteintes expérimentent une alternance entre deux états distincts de manière imprévisible. D’une part, il y a les phases chroniques pendant lesquelles l’inconfort quotidien et la douleur varient, cette dernière étant généralement modérée. D’autre part, elles traversent des épisodes de douleur aiguë, caractérisés par une inflammation marquée de l’articulation, où la douleur s’intensifie, se manifestant souvent dès le lever et parfois aussi pendant la nuit. C’est la poussée d’arthrose.

L’ensemble de ces symptômes peut varier en intensité d’une personne à l’autre. Certains éprouvent des douleurs légères et gérables, tandis que d’autres peuvent souffrir de douleurs sévères et d’une perte significative de fonctionnalité.

LE DIAGNOSTIC DE L'ARTHROSE

Le diagnostic de l’arthrose commence généralement par une évaluation clinique approfondie, au cours de laquelle le médecin interroge le patient sur ses symptômes et son historique médical.
Suite à cet entretien, un examen physique est effectué pour évaluer la mobilité, la force et la présence d’éventuels gonflements ou déformations du genou.
Pour confirmer le diagnostic d’arthrose et exclure d’autres causes possibles des symptômes, des radiographies des articulations sont souvent réalisées.
Une IRM ou un arthroscanner peuvent être effectués en complément.

LES COMPLICATIONS ET CONSÉQUENCES DE L'ARTHROSE

La réduction de la mobilité est une conséquence directe de la progression de la maladie. À mesure que l’arthrose s’aggrave, les articulations deviennent de plus en plus douloureuses et rigides, rendant difficiles les mouvements quotidiens.
Cette perte d’autonomie peut nécessiter l’usage d’aides à la mobilité telles que des cannes ou des déambulateurs. Dans certains cas, cela peut conduire à un besoin d’assistance pour les activités de la vie quotidienne.

Par ailleurs, l’impact de l’arthrose sur la santé mentale est significatif. La gestion de la douleur chronique et de la perte de fonction peut être émotionnellement éprouvante, pouvant mener à de l’anxiété et à la dépression.
La douleur constante peut perturber le sommeil, aggravant le stress et l’épuisement émotionnel. La peur de l’aggravation de la douleur peut également conduire à l’évitement d’activités, renforçant ainsi le cycle de la douleur et de la dépression.

PEUT-ON GUÉRIR DE L'ARTHROSE ?

Actuellement, il n’existe pas de traitement permettant de guérir l’arthrose.
La prise en charge vise :
– à soulager les symptômes,
– à ralentir la progression de la maladie,
– et à maintenir la qualité de vie des patients.

TRAITEMENTS : COMMENT SOULAGER ?

Actuellement, il n’existe aucun traitement pour inverser les dommages du cartilage : le traitement se concentre sur la réduction des symptômes et le maintien de la fonction articulaire.

Voici les principales approches thérapeutiques :
– Des modifications du mode de vie : la perte de poids pour les personnes en surcharge pondérale ou en situation d’obésité peut réduire la pression sur l’articulation de genou. Une activité physique régulière, adaptée pour ne pas surcharger les articulations, contribue à renforcer les muscles environnants et à améliorer la mobilité. Une alimentation variée et équilibrée est bien sûr recommandée.
– La kinésithérapie : des exercices spécifiques peuvent aider à améliorer la force, la flexibilité et la fonction articulaire. La kinésithérapie peut également inclure des méthodes de soulagement de la douleur, telles que la chaleur, le froid et l’électrothérapie.
– Des dispositifs médicaux : l’utilisation de semelles orthopédiques, de cannes ou de genouillères peut soulager la douleur en réduisant la pression sur les articulations affectées.
– Les médicaments : les analgésiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être utilisés pour contrôler la douleur (voie orale ou locale).

Lorsque les traitements non chirurgicaux ne parviennent plus à gérer efficacement les symptômes de l’arthrose, une intervention chirurgicale peut être envisagée.
Plusieurs options chirurgicales sont disponibles, chacune étant adaptée à la situation spécifique du patient et au degré de progression de la maladie.

TRAITEMENTS CHIRURGICAUX

L'OSTÉOTOMIE

1 - En quoi consiste une ostéotomie ?

Il s’agit d’une chirurgie visant à corriger une anomalie dans l’axe du membre inférieur.

Le genu varum est une déformation où les genoux sortent vers l’extérieur que l’on appelle aussi les jambes arquées. Cette déformation favorise l’usure de la partie interne du genou (arthrose fémoro tibiale interne).

Le genu valgum est une déformation où les genoux rentrent vers l’intérieur que l’on appelle aussi les jambes en X. Cette déformation favorise l’usure de la partie externe du genou (arthrose fémoro tibiale externe).

L’ostéotomie consiste en la correction de ses déformations en redressant le squelette. Elle va permettre une diminution des douleurs et permettre une reprise des activités sportives. Elle permet également de retarder l’évolution de l’arthrose en diminuant les contraintes au niveau de la partie usée.

Durant la chirurgie on modifie l’axe du fémur ou du tibia que l’on fixe avec une plaque et des vis afin qu’il consolide en bonne position.
L’opération dure entre 30 et 60 minutes.

2 - Le suivi post-opératoire

L’hospitalisation est de 1 ou 2 nuits après la chirurgie.
Durant l’hospitalisation, on commence la marche avec les béquilles et des mouvements de rééducation.

Pour permettre une bonne consolidation l’appui est interdit pendant 4 à 6 semaines après l’opération.

Des soins de pansement (2-3 semaines) et l’injection d’un anticoagulant (6 semaines) par une infirmière libérale sont nécessaires dans les suites de l’opération. Elle réalisera aussi l’ablation des points de suture ou les agrafes si nécessaire.

Plusieurs visites de contrôle seront planifiées avec votre chirurgien pour suivre l’évolution de votre genou et s’assurer de la bonne consolidation de l’ostéotomie par des radiographies.

3 - Les résultats

L’ostéotomie permet de garder un genou “naturel” avec une disparition ou une importante diminution des douleurs.
Lorsque la consolidation est obtenue, il n’y a plus de restriction dans la pratique des activités physiques et sportives dans les suites d’une ostéotomie.
En moyenne l’ostéotomie permet de retarder de 15 ans la pose d’une prothèse de genou.

LA PUC OU PROTHÈSE UNICOMPARTIMENTALE DU GENOU

1 - Qu’est ce qu’une prothèse de genou ?

Il s’agit d’une chirurgie visant à remplacer les surfaces de frottement de l’articulation par des pièces prothétiques.

2 - La prothèse unicompartimentale du genou ou PUC

Il s’agit d’une prothèse partielle du genou, elle va remplacer seulement la partie usée du genou lorsque le reste du genou est en bon état. On peut remplacer sélectivement la partie externe, interne ou fémoro patellaire (articulation entre la rotule et le fémur).

La prothèse unicompartimentale va permettre de conserver les ligaments croisés et une grande partie du genou et ainsi obtenir des sensations proches d’un genou normal. L’opération dure entre 40 et 60 minutes.

Notre équipe dispose de deux robots chirurgicaux CORI et MAKO particulièrement utiles dans ce genre de chirurgie.

3 - Le suivi post-opératoire

L’hospitalisation est de 1 ou 2 nuits après la chirurgie.
Durant l’hospitalisation, on commence la marche avec les béquilles et des mouvements de rééducation.

L’appui complet est autorisé dès le lendemain de l’opération.

Des soins de pansement (2-3 semaines) et l’injection d’un anticoagulant (4 semaines) par une infirmière libérale sont nécessaires dans les suites de l’opération. Elle réalisera aussi l’ablation des points de suture ou des agrafes si nécessaire.

Plusieurs visites de contrôle seront planifiées avec votre chirurgien pour suivre l’évolution de votre genou et s’assurer de la bonne récupération fonctionnelle.

LA PTG OU PROTHÈSE TOTALE DU GENOU

1 - La prothèse totale du genou ou PTG :

Il s’agit d’une prothèse complète du genou, elle va remplacer l’ensemble des surfaces de frottement au niveau du fémur, du tibia et possiblement de la rotule.

On va également enlever les ménisques et les ligaments croisés antérieur et postérieur qui seront remplacés par la prothèse.
L’opération dure entre 40 et 60 minutes.

L’hospitalisation dure en moyenne 2 jours.

2 - Le suivi post-opératoire

L’hospitalisation est de 1 ou 2 nuits après la chirurgie.
Durant l’hospitalisation, on commence la marche avec les béquilles et des mouvements de rééducation.

L’appui complet est autorisé dès le lendemain de l’opération.

Des soins de pansement (2-3 semaines) et l’injection d’un anticoagulant (4 semaines) par une infirmière libérale sont nécessaires dans les suites de l’opération. Elle réalisera aussi l’ablation des points de suture ou des agrafes si nécessaire.

Plusieurs visites de contrôle seront planifiées avec votre chirurgien pour suivre l’évolution de votre genou et s’assurer de la bonne récupération fonctionnelle.